Silence
Souvent le Silence
Se coule dans le Vent,
Lui caresse les sens,
S’enroule et s’éprend
De son souffle infini,
Il se gorge et s’emplit
De cet effluve ouaté
Et l’on entend son vide
Qui glisse et se ride…
Souvent le Silence
S’ennuie de ne rien dire
Il ne sait que gémir,
Spectral et pesant
Il se fait peur tout seul
Et se cogne partout !
Dans les déserts et les sons,
Dans le sourire des gens…
Souvent le Silence
Se demande pourquoi
Les fleuves de Juillet
Frissonnent dans l’Eté
Il écoute les enfants
Le fuir et le rompre,
Il regarde la Mort
Encenser son autel
Il écoute le Temps
Lui répéter tout le temps
De se taire, de se taire…
A quoi sert son Monde,
Ce monde du Silence ?
Où les bruits s’assoupissent
Comme nos pas dans le sable,
Absorbés par le grain
De la Vie qui s’enfuit…
Et si le Silence
Etait l’Espace immense,
Une piste de danse
Pour faire valser nos âmes,
Notre nuage à Nous,
Notre vague de vapeurs…
Et si, et si,
Et Silence…