L’histoire…
L’histoire…
L’histoire commence dans le haut du Silence,
Dans un minuscule cocon d’une onde élixir,
Dans le pli de la Vague, Ô danseuse éternelle,
Reine sans partage de ce monde du Néant…
Des atomes de nacre se naissent et s’admirent
Dans un ballet de perles, dans un désert de gouttes
Ils valsent, s’effleurent, se caressent, se touchent,
Vibrent ensemble, s’embrassent et se fusionnent…
Ils tissent dans l’eau noire
Un être de Lumière
Bercé, insouciant, ballotté, flottant,
Il n’est, pour l’instant qu’un ballon
D’Amour pur, tout rond, tout rond !
Il se dessine un corps pour aller de l’avant,
Il habille l’Espace et fabrique le Temps,
Il entend la cadence, lancinante, hésitante
Le rythme de son sang, furieux et obsédant…
Il attrape des saveurs, des odeurs et des sons,
Il écoute les cris, les rires et les pleurs
Des sirènes aimantes dansant autour de lui,
Il boit les sensations de ce songe aquatique
Aux vapeurs ouatées, aux volutes sans fin,
Il vit son voyage dans le Bleu éphémère
Et rêve d’un univers en bulles de miel...
Il ne le sait pas encore,
Son cœur est si fragile dans ce fol Océan
Qui le houle et l’emporte, obstiné et bruyant,
Il ne le sait pas encore
Mais c’est là que commence
La ronde des tourments qui tangue
Doucement entre deux bons moments,
Il ne le sait pas encore,
Mais il sent déjà qu’il y a un dehors
Qui s’installe, sournois,
Dans le bas du Silence…
Il s’assied alors face à la Porte,
Guette les prémices du Vent en suçant son pouce
Et attend patiemment
La fin de l’histoire…