Plic, ploc...
En route, déroutée, en panne, en attente,
Plic, ploc,
La goutte patiente…
Suspendue encore, étincelle obstinée,
La goutte résonne, impatiente…
Qu’en faire ?
L’écrire ou la peindre pour la faire passer ?
Ca fait déjà gloup quand on avale
Ses odeurs chrysanthème
Déjà tièdes de bouts de rayon,
De morceaux de vert coupant,
Cinglant en cilice
Le Bleu serein et lisse
Il s’en fout de tout ça ! De la pluie et du vent,
Du soleil pas content, de la gueule des gens
Il se fout des saisons qui passent et repassent,
Des images et des pleurs, des vieux qui ont chaud,
Des enfants qui ont froid, qui ont peur et qui cherchent
Au fond de leurs poches des câlins de rechange
Avec leurs mains tendues vers des cordes perdues
Et des yeux transparents pour mieux tout regarder,
Surtout ne rien louper et habiller nos âmes
D'une poussière d’ange et de contes de fée…
Voilà Lapin de Mars égaré en Novembre
Fuyant dans la vallée envahie par les ombres
Voilà Petit Poucet dévorant ses parents
Dans la forêt magique aux charmes millénaires
Voilà Petit Prince amoureux de Cendrillon
Ou de Blanche Neige, ça dépend des moments
Voilà Prince Charmant et son air un peu con,
Aspirant goulûment, le téton de sa Reine
Voilà l’Homme de Verre envoûtant sa Déesse,
Qui brille et le brûle dans le Feu éternel !
Plic, ploc,
La goutte s’évapore…
En route, fatiguée, en panne, asséchée,
Plic, ploc,
La goutte tombe et meurt,
Cristal diamant sur mon cœur solitaire…