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Les mots d'O...
21 mars 2019

Résonance

Résonance

 

La rue est baignée d’une drôle de lumière,

Presque hésitante…

Pourtant tout est en place et joue au nombre d’Or

Le soleil brille d’un jaune sans faille,

Le ciel arbore un bleu tiré à quatre épingles,

Et les voitures sont rouges et les poubelles sont vertes !

On se croirait chez le marchand de couleurs,

…Résonance bouleversante…

 

Boîte à images polluée

Blanc industriel gris aseptisé

Chambre d’hôpital martelée

Bips dissonants, assistance respiratoire,

Régularité inhumaine, mélange aérien létal…

Son crâne est recouvert d’un énorme turban

Je vois un fakir avec un casque blanc

Visage émacié détendu…

Je ne reconnais pas les rides de son front

Lunettes absentes, paupières éteintes

Il me semble avoir affaire à un étranger…

Un gros tuyau vivant enfoncé dans sa gorge

Arc tendu,  gros vers repu

Ce n’est pas lui, c’est sûr,

Ce n’est pas lui !

On s’est trompé de chambre, on a rien à faire ici

Je serre la main de ma mère pour lui faire comprendre

Elle regarde les machines,

Elle regarde la paume de son coeur glissée dans la sienne

Espoir…

Il ouvre un œil et arrache tout cet attirail !

Il se lève d’un bond et nous prend dans ses bras…

Ce n’est pas lui, c’est sûr,

Ce n’est pas lui !

 

Couloir d’hôpital, gare de triage

Chariots partout, poches de liquide suspendues,

Des corps allongés qui attendent, des bouches qui pleurent,

Des femmes et des hommes en blanc qui marchent, qui courent

Objets en fer dans la poche, colliers pendouillant autour du cou…

Hall bruyant de silence fatal

La tête des gens, la tête des gens

Sas et brancards, ambulances et sirènes…

 

La rue est baignée d’une drôle de lumière,

Presque hésitante…

Pourtant tout est en place et joue au nombre d’Or

Le soleil brille d’un jaune sans faille,

Le ciel arbore un bleu tiré à quatre épingles,

Et les voitures sont rouges et les poubelles sont vertes !

On se croirait chez le marchand de couleurs…

…Résonance rassurante…

 

Ce n’est pas lui, c’est sûr,

Ce n’est pas lui !

L’Oiseau me l’a dit,

Et puis l’Arbre aussi,

Et la Lune qui m’attend

Et le souffle du Vent…

Il y a un temps pour tout,

Il y a un temps pour rien,

Des réponses le soir aux questions de demain

Il y a un temps pour tout,

 Il y a un temps pour rien,

Des sourires le soir et des morts le matin…

 

 

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